L’industrie Londonienne du vêtement est localisée au nord d’Oxford Street, sur Great Portland Street et Great Titchfield Street. Elle se disperse cependant de plus en plus… Et beaucoup de jeunes stylistes ont des studios et des ateliers dans les anciennes zones industrielles de Londres, Shoreditch et Hoxton, dans le East End.
La réputation des usines de textile britanniques dans le domaine des tissus à complets en coton, en lainage et en worsted a été très utile aux stylistes anglais.
La bataille des coûts de fabrication
Cependant, à cause de la compétition de la production à prix réduits et de l’efficacité de l’Europe centrale et de l’Extrême-Orient, l’industrie anglaise du tissu reste menacée. Les usines britanniques les mieux équipées sont conçues pour la fabrication en masse de vêtements destinés aux chaines. Elles ne produisent qu’avec réticence les quantités plus réduites dont les stylistes ont besoin. Il n’y a pas, comme en France et en Italie, un réseau d’artisans ou de petites unités de province. Qui pourraient fabriquer les articles et les accessoires de mode. Pendant la récession de la fin des années 1980, le marché de la mode créative s’est effondré. Grace à des subventions du gouvernement, il est en train de recouvrer sa réputation d’exportateur de vêtements bien faits et livrés à temps, et rapporte aujourd’hui 600 millions de livres.
Le style britannique
Il existe un marché d’exportation traditionnel très respecté pour la maille, les impers et les tenues d’extérieur britanniques, comme chez Jaeger, Aquascutum et Burberry. Les imprimés Liberty ont une renommée internationale. Les Londoniens, tout comme les étrangers, se rendent toujours à Savile Row pour se faire faire des costumes sur mesure. Dans les années 1980, la Princesse Diana a encouragé les tailleurs et couturiers haut de gamme. Elle a placé sur le devant de la scène des noms tels que Bellville Sassoon, Bruce Oldfield, Catherine Walker et les Emanuel, qui ont réalisé sa robe de mariée.
Jasper Conran, Margaret Howell et Scott Henshall perpétuent les thèmes classiques. La Grande-Bretagne s’est également fait une réputation pour la mode anarchique et excentrique. De Mary Quant et Biba dans les années 1960, à Vivienne Westwood et Alexander McQueen aujourd’hui, les stylistes anglais ont particulièrement bien réussi à dominer le marché de la jeunesse et à faire évoluer la mode. Le reste du monde se tourne vers Londres pour trouver des idées.
Les vêtements branchés font leur apparition
De jeunes stylistes iconoclastes ont fait de Londres la capitale de l’habillement branché. Ils ont repris aux Français des années 1960 l’idée des boutiques. Dans les années 1970, les modes de la rue, comme le style punk de Vivienne Westwood, les « Buffalo Girls » et les modèles pleins de vie de Body Map, créés autour d’une scène musicale effervescente, ont continué le mouvement. John Galliano et Alexander McQueen, les enfants terribles de la Grande-Bretagne, ont traversé la Manche… Et ces stylistes rebelles de la jeunesse se sont transformés en maitres de la haute couture. Ils ont appris aux jeunes stylistes britanniques comment mûrir et mettre leur talent à l’œuvre.
Une génération anticonformiste
Stella McCartney a aussi fait son chemin à Paris. Aujourd’hui, une génération d’anticonformistes plus conceptuels se développe. Hussein Chalayan, Shelley Fox, Jessica Ogden, Tristan Webber et Robert Carey-Williams. Les stylistes de prêt-à-porter de stature internationale comptent notamment parmi eux Nicole Farhi, Rifat Ozbek, Jasper Conran, Betty Jackson et Clements Ribeiro. Dans la mode masculine, Paul Smith connait un succès international, avec douze magasins au Royaume-Uni (Londres) et deux cents au Japon. Joe Casely-Hayford, Oswald Boateng et Charlie Allen ont renouvelé le costume classique. Des chaines de grande distribution comme Whistles, Jigsaw, Oasis et Warehouse offrent des modèles d’excellente qualité à des prix raisonnables.